Extrait
Je te dessinerai une oreille de lune
Niñito de la marisma.
Et à toi aussi, mon amour,
Je te dessinerai une oreille de lune
Avec une bague de sang
Pour que tes rêves soient plus beaux;
Et le lendemain, tous les trois
Nous irons jouer avec les taureaux
Sur les cornes desquels nous dessinerons
Des oreilles de lune.
– – – – – – – – – –
Il s’est couché.
Crépuscule annulé.
En travers de la rue il s’est couché.
Une cale pisseuse de Barcelone.
Ses amis lui ont dit un poème de Luis.
Il était couché
Avec le chaud parler du poète.
Catalogne où la nuit n’est qu’un vent propre.
Plus rude que le Mistral, dit-on.
Le couteau de son sourire
Crânait un brin
Comme les oeillets d’Andalousie
Il fallait cela aussi.
Tard dans la nuit, ses amis,
Ses rares amis,
Ont continué à fredonner du Luis.
Quelques étoiles
Lui sont tombées sur le visage
Avec le dernier souffle.
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